L’ara de Rosa – Les microbes
BICENTENAIRE DES NAISSANCES DE ROSA BONHEUR ET DE LOUIS PASTEUR (1822-2022)
LOUIS PASTEUR (1822-1895), PERE DE LA MICROBIOLOGIE
Louis Pasteur, né le 27 décembre 1822, est bien connu de tous pour sa découverte du vaccin contre la rage qui représente une révolution pour le monde scientifique français.
Il s’est également penché, au cours de sa carrière, sur de nombreux autres domaines, tels que la fermentation et le développement scientifique de la vaccination.
Pasteur découvre plusieurs vaccins pour les hommes et les animaux : contre la rage en 1884 chez l’humain, et en 1881 contre les maladies du charbon chez les moutons et le choléra chez les poules.
C’est à cette date-là, à Pouilly-le-Fort, près de Melun, qu’il effectue ses premières grandes expérimentations publiques sur la maladie du charbon : « C’est surtout dans les recherches sur la maladie charbonneuse, le choléra des poules, la septicémie et enfin la rage qu’il a prouvé la valeur de sa théorie : la doctrine microbienne », précise d’ailleurs La Rep de l’époque.
La séance d’inoculation à Pouilly-le-Fort (Illustration du 3 novembre 1883).
Pour en savoir plus :
* Site officiel du bicentenaire de Pasteur
* Article Louis Pasteur sur le site des Archives départementales de Seine-et-Marne
ROSA BONHEUR (1822-1899), UNE VIE D’ARTISTE-PEINTRE EXCEPTIONNELLE DEDIEE AUX ANIMAUX
Rosa Bonheur, née à Bordeaux le 16 mars 1822, est une célèbre peintre animalière française du XIXème siècle, particulièrement reconnue en Angleterre et aux Etats-Unis. Elle peint des animaux, mais dans des formats de peinture d’histoire.
Toute sa vie durant, Rosa Bonheur vécut en symbiose avec la nature et en intense proximité avec le monde animal. En 1859, elle achète le château de By à Thomery où elle vivra quarante années durant, faisant d’elle une peintre de la forêt de Fontainebleau et de sa faune importante.
Pour travailler cette passion, Rosa « collectionne » les animaux et se constitue une ménagerie exceptionnelle : chiens, mais également quelques animaux sauvages tels que le perroquet, le singe ou encore la loutre ramenée d’un voyage dans les Pyrénées. L’apogée du bestiaire de Rosa Bonheur prend réellement forme suite à l’acquisition du château de By.
Le vétérinaire Rousseau se souvient dans ses Mémoires : « Rosa Bonheur avait toujours des animaux, je lui en ai connu de toutes sortes, cerfs, chamois, mouflons, lions, singes, perroquets, taureaux, vaches, chevaux, serins, lézards, faisans, gazelles, moutons, sangliers… ».
Quelques années plus tôt, Rousseau dût s’occuper de ce que l’on appelle désormais un « animal de compagnie », mais qui à l’époque restait assez atypique : le grand ara de Rosa Bonheur. Ce dernier provenait du Mozambique, il lui avait été offert en 1885 par Auguste Cain et l’on peut toujours le voir naturalisé dans l’atelier de By. Ainsi, Rousseau ayant été confronté à une pathologie développée par l’animal, Rosa Bonheur écrit : « Je suis bien contente du traitement que vous faites suivre à mon ara, il est si aimable que mon amie et moi y tenons infiniment. Il y avait longtemps que j’observais son mal qui a commencé par des démangeaisons aux pattes et peu à peu il a perdu ses plumes et il n’est pas facile de le soigner, nous l’avons roulé dans le souffre comme vous nous l’aviez dit et cela lui faisait du bien ».
Pour en savoir plus :
* Rosa Bonheur, artiste animalière au XIXème siècle. Thèse de Léa Rebsamen pour le doctorat vétérinaire
* Dossier France Culture sur Rosa Bonheur (1822 -1899) , peintre animalière ambitieuse et femme à facettes
EDMOND NOCARD (1850-1903), UN GRAND VETERINAIRE PASTEURIEN
Edmond Nocard, né le 29 janvier 1850 à Provins, est un médecin vétérinaire, professeur et directeur de l’École vétérinaire d’Alfort.
Il devient microbiologiste au laboratoire de Louis Pasteur qui l’assistera sur plusieurs missions et recherches. Il comprend toute la portée des intéressantes recherches de Pasteur, et s’adonne avec ardeur à ces études bactériologiques qui lui permettent d’illustrer son nom.
Directeur de l’Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort entre 1887 et 1891, il introduisit dans la santé animale les principes de la médecine pasteurienne, c’est-à-dire la recherche des microbes qui causent les maladies et dont l’atténuation produit de l’immunité.
Nocard fut en outre un véritable découvreur de microbes. Celui tout d’abord de la « maladie des perruches » qui fait des victimes à Paris, à la suite de l’importation d’oiseaux malades en provenance d’Amérique du Sud. Il isole de la moelle osseuse d’humérus d’oiseaux morts, une bactérie que Gilbert et Fournier isoleront dans le sang du cœur d’une femme infectée. L’origine aviaire de la psittacose était ainsi démontrée. Cette bactérie fut bien vite dénommée « bactérie de Nocard », ce qui constitue en fait une fâcheuse dénomination lorsque l’on sait que Nocard a découvert beaucoup d’autres bactéries, qui, elles aussi mériteraient de porter son nom.
Extrait du Radical, 12 mai 1893
Pour en savoir plus :
* Edmond Nocard sur le site de l’Institut Pasteur
* L’oeuvre scientifique d’Emond Nocard (1850-1903)
LA PSITTACOSE
La psittacose est une maladie, aussi appelée ornithose ou fièvre des perroquets, qui est à l’origine transmise par les oiseaux (principalement de la famille des perroquets/perruches et des pigeons) et elle peut être observée partout dans le monde. L’homme se contamine habituellement par l’inhalation d’aérosols contaminés par des fientes ou par contact direct avec celles-ci ou avec d’autres sécrétions d’animaux infectés. L’exposition est donc soit professionnelle (éleveurs d’oiseaux, vétérinaires, ouvriers d’abattoir de volailles, etc.) soit liée à certains loisirs (propriétaires d’oiseaux, colombophiles, visiteurs d’exposition d’oiseaux, etc.).
La maladie se manifeste par des symptômes respiratoires pouvant aller de la toux à la pneumonie avec des risques de complications parfois fatales.
Chronologie de la psittacose
Essai de chronologie historique fin XIXème – début XXème siècle
1876 – La maladie aurait été vue pour la première fois par Juerguesen
1879 – Le suisse Jacob Ritter écrit la première description détaillée de la maladie
1882 – Épidémie / Cas à Berne – Observations d’Ost
1892 – Épidémie / cas dans un quartier de Paris (due à l’importation de perruches malades d’Argentine – une cinquantaine de personnes frappées).
Etudes d’Edmond Nocard : il isole un microbe qui fut longtemps considéré comme l’agent causal de la maladie : le Bacillus psittacosus
1893 – Nouvelle épidémie / cas à Paris (moins étendue que la précédente)
1894 – Nouvelle épidémie / cas à Paris
1895 – Première utilisation du terme “psittacose” par Antonin Morange dans sa thèse : « De la psittacose ou infection spéciale déterminée par des perruches » .
1896 – Nouvelle épidémie / cas à Paris
Gilbert et Fournier retrouvent le bacille de Nocard
La psittacose est étudiée en Italie par M. Palamidessi et par M. Malenchini
1909 – Épidémie / Cas en Allemagne
1929 (oct)-1930 (fév.) – Épidémie la plus importante en France
Elle donne lieu à de nombreuses publications dans les revues vétérinaires, médicales et hygiénistes.
Extrait deL’Oeuvre, 15 janvier 1930
Découvrez l’article de Frédéric Keck sur « Tintin et Milou, explorateurs du monde animal »
Pour en savoir plus :
* Aller voir le Château de Rosa Bonheur
* Aller visiter la Maison natale de Louis Pasteur
* Aller visiter la maison et l’atelier de Pasteur à Arbois
* Découvrir le Musée Pasteur à Paris (actuellement fermé)
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