Dans L’ara de Rosa. Les chiens, Pierre-Yves Cezard nous invite à une promenade animée et illustrée dans le village de Thomery en Seine-et-Marne, depuis le beau château de Rosa Bonheur jusqu’au port du village. Il est question du chemin de fer qui arrive, du chasselas qui se vend à Paris et des chiens de l’artiste…qui n’en font qu’à leur tête.

Pour continuer l’enquête de l’ara de Rosa, nous vous proposons donc d’en savoir plus sur ces différents sujets…D’abord, quelques points de repères historiques sur le village de Thomery. Ensuite une petite synthèse sur le règne du chasselas dans le village. Puis un regard sur le port et la gare, deux lieux pour deux modes de transport concurrents. Et enfin un petit paragraphe illustré sur les chiens de Rosa Bonheur, les plus fidèles compagnons de la célèbre peintre animalière Rosa Bonheur.

Thomery au XIXème siècle

Image extraite d’A.Joanne, De Paris à Lyon et à Auxerre, 1859.

En 1847, la population de Thomery compte 928 habitants (Canton de Moret, arrondissement de Fontainebleau) – Source: Géographie départementale, classique et administrative de la France – Département de Seine-et-Marne, Paris, 1847.

Source : Indicateur officiel des environs de Paris : services des chemins de fer, bateaux à vapeur, voitures et omnibus, 15 novembre 1858.

Thomery à la fin du XIXe siècle et au début du XXI siècle dans un article d’Alternative économique, Pays de Fontainebleau: de la vigne à l’usine.

Le chasselas à Thomery

Saviez-vous qu’en 1853, Thomery expédiait 1000 tonnes de chasselas à Paris ?

Extrait de l’Ilustration, 1846.

Le chasselas de Thomery, également dénommé chasselas doré de Fontainebleau, est un cépage de chasselas cultivé dans le village de Thomery en Seine-et-Marne. Ce raisin de table, très proche du chasselas de Moissac, est produit et conservé selon des méthodes locales traditionnelles et uniques, depuis 1730 (extrait de Wikipedia, Le chasselas de Thomery)

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous procurer l’ouvrage récent, aussi précis que passionnant de Michel Pons, La Fabuleuse aventure du chasselas de Thomery, APMVT, 2017 (en vente à Thomery et à la librairie de Moret-sur-Loing).

 

L’arrivée du train provoque une mutation du transport du chasselas qui va s’étaler sur une dizaine d’année. Dès 1852, quelques producteurs commencent à se détourner du transport par eau, chargeant leurs paniers en gare de thomery. En 1853, 30% des paniers vendus en octobre et en novembre ont été acheminés par chemin de fer. en 1855 un groupe de 67 producteurs s’engage auprès du PLM pour le transport de leur production.

En 1861, c’est la fin du transport par eau du chasselas, la Cie du PLM (Paris-Lyon-Marseille) ayant proposé des tarifs avantageux. En effet, en 1860, a lieu l’ouverture de la ligne de Moret à Montargis (59 km, 7 stations) qui permet d’augmenter notablement le trafic ferroviaire (le chemin de fer arrive à Bourron en 1859).

Le port de Thomery: l’Effondré

Le port de Thomery doit son nom à un hameau, L’Effondré sur les bords duquel furent aménagés les constructions nécessaires à l’accueil des bateaux de transport pour les fruits et le chasselas. Le raisin est habituellement chargé vers 18 heures au port sur de grands bateaux à fond plat – les margotats – que les viticulteurs conduisent eux-mêmes jusqu’à Paris au Marché aux fruits où ils arrivaient le lendemain vers 8 heures. De là, le chasselas était distribué dans toute la France, comme produit de luxe et même à l’étranger, jusqu’à la cour de Russie. Mais en 1860, les bateaux composant la flottille de Thomery sont vendus , le chemin de fer offrant des moyens de transport plus faciles.

 

Le train arrive à Thomery…

Le train arrive dans le village en 1849 en reliant la ligne de Paris (Bercy) à Tonnerre.. La gare ou plutôt la station de chemin de fer est inaugurée la même année :

“une station du chemin de fer de P.-L.-M., édifiée comme par caprice au milieu d’une belle futaie de la forêt de Fontainebleau” (Huet)

Voici la présentation du Guide Joanne de 1878 : “La route de Fontainebleau à Thomery à travers la forêt étant longue et n’offrant pas d’intérêt, il est préférable de se rendre à Thomery en chemin de fer (4 kil.; trajet en 10 mn.; prix: 70 c., 55 c., 35 c.). De la station de Thomery on gagne le village (25 min. à pied)…

Vue de la gare de Thomery à la fin du XIXe s.: Gare de Thomery  

Le bâtiment de la gare est l’œuvre de l’architecte François-Alexis Cendrier, qui a aussi construit de nombreuses autres gares de la compagnie du PLM (cf Wikipedia)

Florent Tesnier, dans un article sur le château de By, évoque l’importance pour le village de la gare de Thomery, douzième station du PLM.

Les dirigeants de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon, intégrée en 1857 dans la nouvelle Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) par l’entremise du polytechnicien et très saint-simonien Paulin Talabot (1799 – 1885), avaient voulu que Thomery devint la douzième station et disposât d’une gare de fret et de voyageurs que desservait, pour ces derniers, un omnibus reliant cinq fois par jour Montereau depuis Paris. A en croire l’Indicateur officiel des Environs de Paris, selon l’horaire choisi, il fallait en cette année 1859 entre 2 heures 5 minutes et 2 heures 11 minutes pour gagner Thomery ; ou bien emprunter l’un des trois express quotidiens qui faisaient halte à Fontainebleau, le trajet ne durant alorsqu’entre 1 heure 8 minutes et 1 heure 28 minutes, puis poursuivre par ses propres moyens. Les retours s’effectuaient selon des modalités comparables.

Extrait de Florent Tesnier, Rosa Bonheur, Jules Saulnier et l’achat du domaine de By à Thomery, juillet 2017 – PDF en ligne Rosa Bonheur…

 

Les chiens de Rosa Bonheur

Les chiens restent les « meilleurs amis » de l’artiste. Une photographie du château de By montre Rosa Bonheur en promenade avec ses chiens dans la forêt de Fontainebleau (voir en t^te de l’article). Parmi ses chiens favoris, il y avait Gamine, petite yorkshire qui vécut de 1873 à 1892 et dont la disparition fut vécue comme un véritable deuil par Rosa Bonheur. Elle possédait aussi quatre chiens de la race des Pyrénées et avait encore deux chiens à poils longs nommés Daisy et Charlie ( voir ci-dessous Anna Klumpke: Portrait de Rosa Bonheur avec son chien Charlie) sans oublier ses autres chiens : Pastour, Ulme (un grand danois) ou Belotte (un basset) … Elle en fit des portraits nombreux et se faisait représenter en leur compagnie.

Rosa Bonheur, Sultan et Rosette – les chiens des Famille Czartoryski, Musée national de Varsovie.

Découvrir la thèse de Léa Rebsamen (Doctorat vétérinaire), Rosa Bonheur, artiste animalière au XIXème siècle, 2013.

Rosa Bonheur, Chien de berger (extrait de la Revue illustrée, 1897)
Anna Elisabeth Klumpke, Portrait de Rosa Bonheur avec son chien Charly, Château de Fontainebleau.  

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